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Migraines et milieu de vie : Ce que chaque femme doit savoir

Essayer d’expliquer une migraine à quelqu’un qui n’en a jamais eu, c’est un peu comme décrire une tempête à une personne qui n’a connu que le ciel bleu. Tant qu’on n’y a pas été confronté soi-même, il est difficile de saisir toute l’ampleur de cette réalité. La douleur peut être aveuglante, pulsatile, et profondément perturbante—mais elle reste invisible aux yeux des autres. C’est précisément cette invisibilité qui la rend si difficile à exprimer, et trop facile à minimiser.

Une étude publiée dans Women’s Midlife Health Journal révèle que les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes de souffrir de migraines. Chez les femmes, il s’agit même de la quatrième cause d’invalidité. Plusieurs hormones sexuelles jouent un rôle clé dans le déclenchement des migraines, surtout durant les périodes de variation hormonale.

Voici les principales hormones impliquées :

  • Œstrogènes : Les fluctuations du taux d’œstrogènes, comme celles qui se produisent pendant les menstruations, la grossesse ou la ménopause, sont un déclencheur fréquent. De nombreuses femmes ressentent des migraines juste avant ou pendant leurs règles, moment où les œstrogènes chutent.

  • Progestérone : Cette hormone peut aussi avoir un impact, surtout durant la phase lutéale du cycle menstruel, lorsque son taux augmente. Les variations hormonales à ce stade peuvent favoriser l’apparition de migraines chez certaines femmes.

  • Testostérone : Bien que moins souvent évoquée, la testostérone peut également jouer un rôle. Des conditions comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui s’accompagnent parfois de niveaux de testostérone plus élevés, peuvent augmenter la fréquence des migraines.

Mieux comprendre le lien entre hormones et migraines, c’est une façon concrète de mieux écouter son corps et d’explorer des stratégies adaptées pour en réduire l’impact.

Qu’est-ce qu’une migraine ?

La migraine est une affection neurologique complexe, influencée à la fois par des facteurs génétiques et par des déclencheurs externes. Elle touche entre 15 % et 20 % de la population et engendre un impact socio-économique important, notamment en raison des pertes de productivité et des coûts associés aux soins de santé.

Jusqu’à 80 % des personnes migraineuses ont un parent biologique au premier degré qui souffre également de cette condition. Cependant, les migraines peuvent aussi se développer sous l’effet de facteurs environnementaux, hormonaux ou liés au mode de vie.

Contrairement à certaines affections cérébrales clairement visibles aux examens d’imagerie, la migraine ressemble davantage à un problème de « logiciel » qu’à un problème de « matériel ». La cause exacte demeure à ce jour mal comprise, mais la recherche indique que les personnes prédisposées, c’est-à-dire celles qui possèdent des marqueurs génétiques associés à la migraine, ont généralement un seuil de tolérance plus faible aux déclencheurs, ce qui les rend plus susceptibles de vivre des crises.

Il est important de préciser que ces déclencheurs ne causent pas directement la migraine, à la différence d’une bactérie qui provoque une infection. Ils agissent plutôt comme des catalyseurs pouvant déclencher une crise et ses symptômes.

Voici les déclencheurs les plus courants :

  • Le stress, qui affecte l’état mental et le bien-être général
  • Les fluctuations hormonales
  • Le manque ou l’excès de sommeil
  • Le fait de sauter un repas
  • L’effort physique excessif ou inhabituel
  • Les changements soudains de météo ou d’environnement (comme les variations de pression barométrique)
  • L’exposition à des stimuli sensoriels tels que les lumières vives, les bruits forts ou les odeurs marquées
  • Certains médicaments

Les migraines se déroulent souvent en une série de stades, chacun avec son propre ensemble de symptômes. Le cycle de la migraine est utile pour comprendre les schémas, mais les individus ne ressentent pas toujours les quatre phases dans leur intégralité. Cette liste met en évidence les symptômes les plus fréquemment rapportés pour chaque phase :

  • Phase du prodrome (quelques heures à quelques jours avant la migraine) : Troubles du sommeil, changements d’humeur, difficultés de concentration

  • Stade Aura (chez certaines personnes, 5 à 60 minutes avant) : Troubles visuels, picotements, faiblesse, bourdonnements d’oreilles, difficultés d’élocution

  • Phase d’attaque (4 à 72 heures) : Douleur lancinante (souvent unilatérale), nausées, vomissements, sensibilité à la lumière/au son/à l’odeur, parfois douleur au visage, au cou ou à la mâchoire

  • Stade postdrome (jusqu’à 48 heures) : Fatigue, brouillard cérébral, raideur de la nuque

Comment les migraines évoluent au fil de la vie hormonale

Environ 75 % des personnes atteintes de migraine sont des femmes, une différence largement attribuée aux fluctuations hormonales—en particulier à la baisse des taux d’œstrogènes. Les schémas migraineux peuvent évoluer au fil des différentes étapes de la vie reproductive.

Avant la puberté

  • La prévalence de la migraine est similaire chez les garçons et les filles. Les hormones sexuelles n’ayant pas encore commencé à fluctuer, elles ne constituent pas encore un facteur déclencheur.

De la ménarche (premières menstruations) aux années de fertilité

  • Les migraines menstruelles sont fréquentes et liées à la chute des niveaux d’œstrogènes et de progestérone juste avant les règles.
  • Elles touchent environ 50 à 70 % des femmes en âge de procréer et surviennent habituellement entre deux jours avant et trois jours après le début des menstruations.
  • Toutefois, des migraines peuvent apparaître à d’autres moments du cycle, selon la sensibilité hormonale de chaque personne.

Pendant la grossesse

  • La grossesse entraîne souvent, mais pas toujours,une diminution de la fréquence et de l’intensité des migraines, surtout durant les deuxième et troisième trimestres. Cette amélioration est possiblement liée à la stabilité des taux d’œstrogènes pendant cette période, bien que les mécanismes précis restent à clarifier.
  • Il est toutefois important de noter que la migraine avec aura peut persister, voire s’intensifier chez certaines femmes enceintes.

Pendant la périménopause

  • Caractérisée par des cycles menstruels irréguliers et des fluctuations hormonales marquées, la périménopause peut entraîner une augmentation de la fréquence ou de l’intensité des migraines chez certaines femmes. Pour d’autres, cette période représente le moment où les migraines apparaissent pour la première fois, notamment les migraines menstruelles pures, qui toucheraient environ 7 à 12 % des femmes en âge de procréer.
  • Durant cette phase, les variations hormonales sont souvent imprévisibles : les taux d’œstrogènes peuvent grimper soudainement, puis chuter de façon abrupte. Certaines études suggèrent que des taux élevés d’œstrogènes pourraient favoriser l’apparition de migraines avec aura (symptômes visuels), tandis que des taux plus faibles seraient davantage associés aux migraines sans aura.
  • L’instabilité hormonale de la périménopause peut donc rendre la gestion des migraines plus complexe pour plusieurs femmes. De plus, les symptômes associés à cette transition—comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et l’insomnie—peuvent nuire à la qualité du sommeil, un déclencheur bien connu des migraines. Cette combinaison de facteurs peut abaisser le seuil de tolérance du cerveau et accroître la vulnérabilité aux crises.

À la ménopause

  • La ménopause correspond au moment où une femme n’a pas eu de menstruations pendant 12 mois consécutifs. Elle survient en moyenne vers l’âge de 51 ans. 
  • À partir de cette étape, les niveaux d’œstrogènes se stabilisent généralement à un seuil plus bas, avec moins de fluctuations hormonales que durant la périménopause.

Après la ménopause (post ménopause)

  • Bon nombre de femmes rapportent une amélioration de leurs migraines après une ménopause naturelle. On estime que jusqu’à deux tiers des femmes pourraient constater une réduction de la fréquence ou de la sévérité des crises.
  • Cela dit, les migraines peuvent persister chez certaines personnes, en particulier celles vivant avec des migraines chroniques ou ayant des antécédents de conditions vasculaires comme la thrombose. Une prise en charge individualisée demeure essentielle pour adapter les stratégies de prévention et de traitement à cette nouvelle étape de vie.

Remarque : La sensibilité hormonale varie d’une personne à l’autre. Si vos maux de tête nuisent à votre qualité de vie, n’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de la santé pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé.

Le SGM apparaît généralement à la périménopause ou à la ménopause, mais peut aussi toucher d’autres femmes, notamment celles ayant subi une ablation des ovaires, reçu des traitements contre le cancer ou qui allaitent. Certains médicaments à effet anti-œstrogénique, certaines contraceptions hormonales ou le tabagisme peuvent également jouer un rôle.

Stratégies pratiques pour mieux se protéger

La transition ménopausique peut s’accompagner d’un niveau de stress accru, de troubles du sommeil et de changements d’humeur, autant de facteurs susceptibles d’abaisser le seuil de déclenchement des migraines. Ces symptômes peuvent interagir entre eux et contribuer à augmenter la fréquence ou l’intensité des crises. C’est pourquoi l’adoption de stratégies de prévention, centrées sur de saines habitudes de vie, peut s’avérer particulièrement bénéfique.

Il n’existe pas de remède unique contre la migraine, mais éviter les facteurs déclencheurs reste l’un des moyens les plus simples et efficaces de mieux la gérer.

✓  Optimisez la quantité et la qualité de votre sommeil : Les personnes souffrant de migraines et de troubles du sommeil rapportent une qualité de vie moindre, plus de troubles de l’humeur, un statut socio-économique souvent plus précaire et un niveau de stress plus élevé. Essayez de garder votre chambre sombre et fraîche, et réservez-la principalement au sommeil pour aider votre cerveau à comprendre qu’il est temps de se reposer.

✓  Bougez régulièrement : Visez 30 à 60 minutes d’activité physique, de 3 à 5 fois par semaine. Commencez doucement et progressez à votre rythme. Choisissez une activité que vous aimez, elle deviendra vite une habitude !

Tenez un journal de vos migraines : Noter quand une migraine survient, ce que vous ressentez et sa durée peut vous aider à identifier vos déclencheurs et à prendre les mesures nécessaires pour les éviter.

Adoptez une alimentation équilibrée et évitez de sauter des repas. Il n’existe pas de « régime migraine » universel, mais bien s’hydrater, limiter la caféine et manger trois repas complets par jour vous aideront à mieux gérer vos migraines. Plusieurs études sont en cours sur ce sujet; la plupart suggèrent que certaines personnes pourraient constater une réduction de l’intensité, de la durée ou de la fréquence des migraines en diminuant leur consommation de glucides. Il est important de se rappeler que les effets des changements alimentaires varient d’une personne à l’autre. Certains trouveront bénéfique un régime faible en glucides ou cétogène, tandis que d’autres n’en retireront pas de bénéfices significatifs.

Gérez votre stress du mieux possible. Nos vies peuvent être très chargées, et l’humeur est un déclencheur fréquent de migraines. Cette relation est souvent bidirectionnelle : le stress peut provoquer des migraines, et la douleur ainsi que les perturbations causées par celles-ci peuvent augmenter le stress, créant un cercle vicieux. Essayez d’intégrer des techniques de relaxation, la pleine conscience ou des exercices de respiration pour apaiser votre système nerveux.

Le pouvoir d’écouter son corps

N’oubliez jamais d’être à l’écoute de votre corps et de demander de l’aide dès que vous ressentez que quelque chose ne va pas. Si les changements de mode de vie ne suffisent pas à soulager vos symptômes, votre professionnel·le de la santé pourra vous proposer des traitements médicamenteux adaptés, qu’il s’agisse de médicaments contre la migraine aiguë ou préventifs, selon vos besoins.

Certains médicaments permettent de réduire les symptômes de la migraine, comme la douleur, les nausées ou la sensibilité à la lumière et au bruit. D’autres visent à prévenir les migraines en diminuant leur fréquence et leur intensité.

Si les migraines perturbent votre quotidien, ne tardez pas à en parler avec un·e professionnel·le de la santé. Le bon traitement peut vous aider à mieux gérer vos symptômes et à retrouver un plus grand sentiment de contrôle.


Avertissement : Les informations fournies ici sont fournies uniquement à à titre informatif uniquement. Elles ne constituent pas un avis médical. Consultez toujours votre médecin ou votre prestataire de soins de santé pour déterminer ce qui convient le mieux à vos besoins de santé individuels.

Références:

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